« Sur la colline de la famille Xie, voici la tombe du noble Li
Le flot de la poésie continuera de couler au long des âges » (p. 55)

C’est de l’épitaphe du poète Li Bai que Jean-Marie Gustave Le Clézio* a choisi d’adopter le titre de son invitation au voyage au coeur de la poésie Tang, ici explorée avec Dong Qiang, traducteur, poète et calligraphe.

De la période de la dynastie Tang (618-907) en Chine, J.M.G. Le Clézio nous présente les poètes majeurs, leurs sources d’inspiration fondamentales et leurs poèmes les plus emblématiques.
Li Bai dont la poésie porte le « dialogue » de l’humain et de la nature l’aura tout particulièrement bouleversé. Ce poète aventurier marque la poésie chinoise de la force et de la simplicité de ses évocations : de vin, de guerre, d’amour ou de paysage, ses mots bousculent l’auditeur ou le lecteur. Volontiers solitaire sur les routes de son errance, Li Bai se lie pourtant d’amitié avec un autre poète, Du Fu, qui participe aussi, en cette période tumultueuse, à faire émerger une poésie que J.M. G. Le Clézio qualifie de « révolutionnaire » et dont Dong Qiang souligne « l’atemporalité ».

Comme des respirations, poèmes et illustrations jalonnent la lecture de cet ouvrage-voyage riche en découvertes. Et n’oublions pas le bienvenu « Petit lexique pour mieux se repérer dans l’univers des poèmes Tang » qui nous donne envie de nous y perdre pour mieux nous y retrouver.

 

*Prix Nobel de littérature en 2008


**Également professeur de civilisations comparées (France-Chine) à l’Université de Pékin


Philippe Rey, 2020