Un roman qui ne peut laisser indifférent. Notre société vit dans un immense océan de signes, peuplé de ceux qui savent les lire et s'en servir, et dans lequel le jeune Léo, vingt ans, se fabrique des repères pour naviguer tant bien que mal. Un combat permanent, souvent désespérant.

Réapprendre à lire, à écrire, est son travail de chaque instant, en plus de celui qui le conduit chaque jour à l'imprimerie où il est employé, baigné dans toutes ces lettres qu'il reconnaît plus ou moins à leur forme. Le récit de son quotidien nous amène à réaliser l'étendue de ce handicap invisible, vécu comme une honte, malgré l'aide de quelques rares proches.

Léo maîtrise les mots : ses collègues le sollicitent pour parler au nom du syndicat. Il sait regarder : un drôle de voisin lui prête une caméra, le résultat est superbe. Il sait aimer (sa voisine). Il sait tout juste compter. Il ne sait plus du tout lire, écrire.

Rapidement, l'auteur dresse une liste de "ce que Léo ne peut pas faire", en voici un extrait : lire un courrier, lire les pancartes, remplir sa feuille d'impôts, déchiffrer les emballages, alimentaires notamment, lire le nom des stations dans les transports, lire le nom des rues, lire les enseignes, lire les sous-titres de films, lire le journal, conduire un véhicule, écrire une lettre d'amour...

Cécile Ladjali use d'une écriture un peu « rêche » pour transmettre énergie et conviction sur le thème de l'illettrisme, fléau beaucoup plus répandu qu'on ne l'imagine.

La Gazette des Communes - 8 mars 2017 :

Les bibliothèques sur le pont contre l'illettrisme

 

Réapprendre à lire, à écrire, est son travail de chaque instant, en plus de celui qui le conduit chaque jour à l'imprimerie où il est employé, baigné dans toutes ces lettres qu'il reconnaît plus ou moins à leur forme. Le récit de son quotidien nous amène à réaliser l'étendue de ce handicap invisible, vécu comme une honte, malgré l'aide de quelques rares proches. Léo maîtrise les mots : ses collègues le sollicitent pour parler au nom du syndicat. Il sait regarder : un drôle de voisin lui prête une caméra, le résultat est superbe. Lui manque ce que chacun est censé apprendre à l'école, lorsqu'il n'est pas laissé à la marge.

 

Cécile Ladjali use d'une écriture un peu « rêche » pour transmettre énergie et conviction sur le thème de l'illettrisme, fléau plus répandu qu'on ne l'imagine, et lié, pour elle à la dignité et l'estime de soi.

 

Quelle chance d'être en mesure de lire ce roman et d'écrire à son sujet...

 

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