« Depuis sa jeunesse, il a réfléchi sur les liens qui unissent la lettre et l’image, l’écriture et le dessin. » nous rappelle l’un des auteurs, en fin de parcours d’une réjouissante promenade dans les nombreux écrits dessinés ou dessins d’écriture du poète.

Car le poète a régulièrement traduit ou accompagné ses mots de pictogrammes, de croquis, « d’idéogrammes lyriques » (ainsi qu’il nomme tout d’abord ses emblématiques Calligrammes*).

Très tôt fasciné par le graphisme, le jeune de Kostrowitsky - qui se nommera plus tard par deux de ses prénoms : Guillaume Apollinaire - s’emploie à recopier, et travailler, des alphabets. Notes et écrits, correspondances aussi, tout support est porteur de dessins en guise d’annotations.

Guillaume Apollinaire est grand amateur d’art contemporain, évoluant dans un univers amical peuplé d’artistes dont certains vont illustrer ses recueils de poèmes : Francis Picabia, Sonia et Robert Delaunay, Jean Cocteau, Giorgio de Chirico…

Auto-portraits variés, portraits divers, bestiaires nombreux, esquisses érotiques, quelques paysages, les sujets d’expression graphique et picturale du poète livrent une part de son histoire. Engagé dans le conflit mondial il « raconte » la guerre en mots et dessins. Grièvement blessé et hospitalisé, il décrit son environnement, toujours en mots et en traits.

En cette année 2018, qui marque, avec celle de la fin de la 1ère Guerre mondiale, la commémoration
de la disparition de Guillaume Apollinaire, nous (re-) découvrons la richesse d’une œuvre écrite et dessinée.

 

Buchet Chastel, 2008 (Les cahiers dessinés)

* Calligrammes-Mercure de France, 1918