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Mélomanes classieux, aficionados de l’harmonie lyrique, le coup de cœur d’aujourd’hui pourrait vous laisser pantois ! Et pourtant.

Aux commandes de Death of Satan, sorti en 2013, on retrouve le déjanté et non moins talentueux Daniel Johnston avec son groupe formé trois ans plus tôt..

Elevé dans une morale catholique fondamentaliste, le petit Daniel se singularise très tôt en boudant le système éducatif, préférant trouver refuge auprès des Beatles, de ses bd et d’un vieux piano. Dès lors la musique et le dessin ne le quitteront plus.

La légende veut que le jeune homme ait commencé l’écriture en cherchant à séduire une fille avec ses chansons … mais celle-ci finira par épouser un croque-mort. Dés lors, cette Laurie Allen deviendra, tout au long de son parcours créatif, une de ses nombreuses obsessions, au côté de Captain America, le super héros en collant bleu.

 

Adolescent dans les années 70, Dany voit se transformer radicalement la production musicale de l’époque, sous l’impulsion des progrès techniques (l’entrée dans l’ère de la HI-FI notamment) dont l’album Dark side of the moon des Pink Floyd  en est le symbole le plus vif.

 

Milieu des années 80, en réaction à la logique proprette et calibrée imposée par les majors, des gamins adeptes du Do It Yourself commencent à bricoler des enregistrements dans leur garage. Dany est des leurs.

Appelé LO-FI (Low Fidelity en opposition à la HI-FI), ce mouvement marginal devient une véritable contre culture plébiscitée par toute une génération neurasthénique biberonnée au post punk : de Pavement à Kurt Cobain en passant par Beck.

Bricolés avec les moyens du bord, compilés sur cassettes ou bandes, les enregistrements LO-FI se caractérisent par une bande son douteuse, un packaging simpliste et une manière de chanter toute aussi approximative.

 

Dans cette lignée, empreint de divagations bruitistes et de riffs abrasifs, l’album Death of Satan s’accompagne aussi d’un ensemble à cordes (!), et se caractérise surtout par le folk plaintif de Dany à la limite de l’incantation. Sombre et torturé, l’album, dont le nom fait référence à l’obsession de Johnston pour le diable, révèle une fois encore toute la sensibilité du maître.

Connu pour sa fragilité mentale l’ayant contraint à des séjours répétés en hôpital psychiatrique, Daniel Johnston affiche néanmoins une discographie prolifique, et ses dessins se vendent  aujourd’hui à prix d’or dans les galeries chics.

 

Icône borderline, Daniel Johnston est devenu une véritable légende de cette culture alternative malheureusement en voie de disparition depuis l’invasion electro pop au tournant des années 2000..

 

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