Karen, dotée de "capacités différentes"*, renait grâce à l'amour, la patience, l'intelligence de sa tante.
Ses raisonnements ont la logique du coeur, répondent à ses intuitions, ses instincts, et la mènent parfois très loin du Mexique où elle dirige la conserverie familiale. Un roman touchant, d'une sensibilité peu commune malgré quelques épisodes sanglants.
Le titre original de ce roman étonnant ressemblerait à : "La femme qui plongea dans le coeur du monde". J'ajouterais : "au propre comme au figuré", car son héroïne vit pleinement chaque plongée, en milieu marin, animal, végétal, minéral ou...humain.
En voici un extrait :
"En bref, je sais que je suis une retardée mentale, du moins comparée aux humains standard. Je sais qu'aux tests standard de QI je suis classée entre les idiots et les imbéciles, mais j'ai de grandes qualités et elles sont au nombre de 3 :
1. Je ne sais pas mentir
2. Je n'ai pas d'imagination. C'est-à-dire que les choses qui n'existent pas ne m'inquiètent pas et ne me font pas mal.
3. Enfin, je sais que je sais uniquement ce que je sais, et il y a encore plus de choses que je ne sais pas, et que je suis sûre de ne pas savoir.
Comme je viens de le dire, à la longue cela m'a donné un gros avantage sur les humains standard."
A travers son personnage lumineux, Sabina Berman nous éclaire sur nous-mêmes.
*diagnotisquée "autiste"
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