Nous suivons d'abord pas à pas Maître Kuro qui a opté pour la concentration et l'harmonie qu'il met au service de son art délicat et rigoureux : « Chaque jour, de l'aube au crépuscule, Maître Kuro pratique l'art subtil de la calligraphie.»
Retiré à trois heures de marche de Kyoto, il s'y rend régulièrement pour s'approvisionner en encres, pinceaux et papier de riz : l'occasion pour le lecteur de l'accompagner dans ce périple méditatif.
Avec lui notre sens de l'observation s'aiguise, notre respiration s'apaise, car l'apparence austère de Maître Kuro révèle un homme d'une délicatesse infinie.
Il remet parfois en jeu l'équilibre dans lequel il a installé sa vie pour transmettre à des étudiants triés sur le volet, son enseignement.
« L'équilibre d'une vie peut à tout moment être balayé par l'imprévu » nous prépare l'auteur au chapitre 16 de ce récit d'une savoureuse densité...
Et l'on devine que pour Maître Kuro (noir, en japonais), l'arrivée de l'élève Yuna (fleur d'hibiscus) relèvera de ces mots du poète François Cheng mis en exergue par l'auteur : « Les vraies rencontres sont rares »
Maxence Fermine dédie ce récit à la mémoire de sa mère et précise dans ses remerciements « ... pour m'avoir appris très tôt que sans amour, tendresse et délicatesse, la vie n'était pas vraiment la vie ».
Michel Lafon, 2015