« Acceptez-vous de me parler de l’âme ? » écrit à l’auteur une femme dont la beauté l’avait jadis interpellé dans le métro. De leur rencontre improbable naît une complicité que la vie a estompée et qui se rappelle au poète par une lettre de son interlocutrice.
De cette notion délicate et complexe, à la fois simple et si dense, le poète s’empare avec détermination et nous livre ses explorations en quête du subtil élément du trio constitutif de l’humain corps - esprit- âme. Du corps, le rôle est pour l’être humain le plus évident. De l’esprit et de l’âme la distinction est plus fragile mais l’auteur nous en précise les contours et développe leurs nuances qu’il avait précédemment ainsi formulés : « L’esprit raisonne, l’âme résonne », « l’esprit communique, l’âme communie », « L’esprit se meut, l’âme s’émeut ».
En sept longues lettres, car il s’agit ici d’un essai épistolaire, François Cheng entraîne sa correspondante, et le lecteur, à la recherche et à la reconnaissance de cette insaisissable et pourtant si présente part de l’être à travers diverses civilisations, religions, philosophies et créations humaines.
Dans ce cheminement, l’auteur se livre aussi et partage des rencontres littéraires et artistiques qui l’ont conduit à percevoir l’âme en mouvement. L’occasion pour le lecteur de découvrir, ou de retrouver, musiciens, peintres, philosophes, écrivains dont les œuvres parfois transportent l’âme, suscitant des instants d’éternité.
L’écriture poétique de François Cheng, exprime toute l’attention et la sensibilité portées à son interlocutrice de correspondance et fait de nous, ses lecteurs, un peu de sa « Chère amie ».