Dans cet hymne à la mer, il est d’abord question de Jackie, nageuse absolue, et de sa fille, Chantal, la narratrice et l’auteure, héritière de la fascination aquatique de sa mère.
Cette mère, dont elle perçoit très tôt l’originalité et l’intrinsèque liberté, c’est Félix et Eugénie, ses grands-parents, qui la lui racontent d’abord. Puis, la côtoyant, elle constate « De même que Colette écrit de Sido, sa mère, qu’elle a deux visages : son visage de maison, triste, et son visage de jardin, radieux, ma mère a deux visages : son visage de maison, obscur, et son visage de natation, lumineux.»
Nager, la fille de Jackie s’en délecte aussi mais l’enfant savoure également les plaisirs de la plage et de son sable, les découvertes de cet environnement plein de surprises animales, végétales et parfois même humaines. Profondément indépendante, l’enfant partage toutefois quelques moments de jeux avec d’autres de son âge. A Arcachon, où passent de nombreux estivants, les rencontres sont souvent éphémères mais parfois intenses. Ainsi de la complicité de légende partagée avec Lucile.
Hors Jackie, la mère qui nage comme elle respire, dans ce récit qui se développe au fil de courtes séquences le lecteur rencontre aussi quelques autres personnages clés au contact ou à la distanciation desquels Chantal s’est construite. Il y est aussi beaucoup partagé les lieux traversés ou habités par la narratrice dont le récit s’articule en deux parties : « Le temps d’Arcachon », fondateur, et « D’autres rivages », ceux de l’adulte.
Editions du Seuil, 2017