De nature et de lectures, tel est le quotidien choisi par Antoine, bouquiniste à l’étal improbable qu’il faut rechercher, au risque de se perdre, avant de l’explorer. Ceux qui parviennent à sa bouquinerie, à n’en pas douter, reviendront.
Volontairement isolé, le maître des lieux n’est certainement pas misanthrope. Dans la maison voisine, la famille d’Inès, lutin d’une dizaine d’années, puis Lorraine, feu follet de moins de trente ans, accessoirement conteuse professionnelle et qui emménage cet été-là, le savent bien elles qui trouvent un ami pour l’une et bien plus encore pour la deuxième.
«Les livres m’ont sauvé la vie, depuis je sauve la leur». Au jeune Jonas, « Robinson » en quête de lui-même, Antoine résume en quelques mots ce qui articule son existence dans ces paysages sauvages qu’il a choisis.
Autour de la bouquinerie et de son propriétaire tous deux atypiques, quelques personnages porteurs d’histoires partagent volontiers avec Antoine, et le lecteur, des moments insolites et chaleureux qui les bousculent parfois.
Eric Holder nous livre d’une écriture simple et dense à la fois ces vies de Presqu’île, ancrage de son bouquiniste et de lui-même.