A l’instant de leur première rencontre, la narratrice reconnaît en Tracey son double et son contraire. Curiosité et fascination réciproques vont d’abord souder ou mettre en abyme leur enfance et leur adolescence.
Toutes deux métisses, née d’un père noir et d’une mère blanche pour l’une, d’une mère noire et d’un père blanc pour l’autre, observant leurs “similitudes” et leurs “différences” s’observent. Et observent leurs mères : à leurs côtés, deux femmes que tout oppose, dans leurs manières d’être comme de faire. Plus présent que le fantasque père de Tracey, le père de la narratrice facilite l’indépendance de sa mère en construction personnelle et professionnelle.
Réunies par l’apprentissage de la danse, la narratrice et Tracey forgent une relation de complicités et de rivalités mêlées. Mais elles font front face à tout autre groupe.
Très vite au cours de danse Tracey se révèle surdouée. Son entrée en école professionnelle marque des trajectoires de vies désormais différenciées pour les deux amies/ennemies.
Pour la narratrice, les errements seront nombreux avant qu’elle n’intègre l’équipe d’accompagnement d’une star internationale aux engagements humanitaires très médiatisés.
De nombreuses rencontres jalonnent cet univers et s’offrent, parfois, quelques occasions de retrouvailles, toujours complexes, avec Tracey.
Dans ce roman fleuve d’une amitié dansante traversée par des vies mouvementées, le lecteur est porté par la vivacité de l’écriture de Zadie Smith.