Le cousin Roger, qui faisait revivre les morts dans ses récits, ouvre ici la voie (la voix?) au narrateur des nouvelles et courts récits qui composent ce recueil de Lyonel Trouillot, tourné vers des vivants aux vies tourmentées.
Des femmes et des hommes, et quelques animaux aussi, qui n’auraient peut-être pas éveillé notre attention, sont racontés par un peintre en mots. L’écriture imagée et précise à la fois, portant oeil critique en même temps que compassion, emporte lectrice et lecteur dans les méandres de l'existence de chacun des personnages.
Sans oublier que ces tranches de vie se passent en Haïti, souvent dans les quartiers de Port-au-Prince appauvris, voire dévastés, au gré des flux sociaux et climatiques, l’universalité des êtres de ces récits, et de moments de leurs parcours, ne manque pas de nous interpeller.
Dans l’épilogue, Lyonel Trouillot revient lui-même sur les Histoires simples de ce recueil :
“Il y aurait peut-être beaucoup à dire sur ces histoires dites simples. Au lecteur, à la lectrice d’en décider.” nous invite l’auteur qui témoigne de sa propre expérience, par petites touches, dans l’une ou l’autre de ces histoires (pas si) simples.