Inspiré de l’histoire de José Giovanni, ayant lui-même cherché à s’évader de la Santé en 1947, le film a fait un flop à sa sortie en 1960 ; Charlton Heston sur son char lui étant nettement préféré au moment, par les spectateurs.
Au-delà de l’univers carcéral, le film évoque l’amitié, la solitude et la trahison. Trahison d’un seul, qui pourrait être fatale à l’entreprise des quatre autres.
Les acteurs non professionnels (notamment Michel Constantin pour son premier rôle au cinéma, Jean Keraudy, ancien compagnon de cellule de Giovanni), l’absence de musique et le réalisme des scènes confèrent au film une précision quasi documentaire.
Dépouillée de tout artifice, bercée par les seuls bruits intérieurs de la cellule (dont les objets métalliques servant à creuser le tunnel, ou l’eau s’échappant par gouttes d’un robinet), la narration n’en est que plus intense, et la tension plus forte pour le spectateur.
Film fétiche de Jean-Pierre Melville, modèle de composition pour Don Siegel, le Trou, parfaite combinaison entre thriller, film noir et cinéma d’auteur, est le dernier film de Becker..