Les lecteurs désormais privés de tout, seront aussi privés d'images.
C'est par ce genre de provocation que la mauvaise réputation de Guy Debord (1931-1994) continue d'influencer la pensée contemporaine. Ses archives sont classées patrimoine national, conservées au département des Manuscrits de la BNF, elles donnent accès aussi à l'aventure de l'Internationale Situationniste (1957-1972).
La lecture de ce livre, publié en 1988, donne le vertige. Comme toutes les analyses visionnaires (cf. "1984" de George Orwell), le concept de spectacle, énoncé dès 1967, garde toute sa pertinence et sa force. Terrible constat : aujourd'hui pas un mécanisme économique et financier, un scandale écologique et sanitaire, un fait de société, la technologie qui se transforme en marketing, la crise de l'enseignement et de la connaissance historique etc... nous échappent plus, et pourtant nous continuons à croire qu'il s'agit, à chaque fois, de faits nouveaux, sur lesquels nous n'aurions que peu ou pas d'influences.
A lire, à relire ou tout simplement à découvrir.
Oeuvres, Gallimard, collection Quarto
"Guy Debord, un art de la guerre" exposition jusqu'au 13 juillet, BNF